Energies renouvelables
Les biocarburants peut-être rentables un jour
par AFPil y a 21 ans2 min de lecture
PARIS, 7 sept 2004 - Les biocarburants, qui devaient faire l'objet mardi de mesures gouvernementales, sont produits à partir de cultures agricoles et font partie des filières d'énergies renouvelables, faiblement émettrices de CO2, le principal gaz à effet de serre.
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Mais sur la base d'un baril de pétrole à 25 dollars, ils sont trois fois plus chers à fabriquer que les carburants fossiles traditionnels (gazole et essence issus du brut). A 50 dollars le baril de pétrole, ils deviendraient rentables, relève le président pressenti de la Mission interministérielle de l'effet de serre (MIES), Jean-Yves Dupré. Il existe deux filières. Le diester (EMVH) ou biodiesel est fabriqué à partir de cultures oléagineuses (colza, tournesol, soja ou palme). En France le colza est le plus utilisé, le tournesol étant exploité dans le midi.
L'éthanol est dérivé du blé et de la betterave en France, de la canne à sucre au Brésil (premier producteur mondial) et du maïs aux Etats-Unis (numéro deux mondial). Le diester est mélangé au gazole et l'éthanol à l'essence sans que le consommateur en soit averti. La proportion est d'environ 1% actuellement (1,5-2% pour le diester et moins de 0,5% pour l'éthanol).
Une directive demande d'incorporer 2% de biocarburants en 2005 et 5,75% en 2010. Le gouvernement avait confirmé en juillet dans le Plan climat son intention de respecter cette loi européenne. La production française atteint actuellement 410.000 tonnes/an sur 320.000 hectares (310.000 tonnes sur 300.000 hectares pour le diester, 100.000 tonnes d'éthanol sur 20.000 hectares). Elle permet d'éviter le rejet d'un million de tonnes de CO2 dans l'atmosphère.
La défiscalisation (réduction de TIPP pour les sociétés de raffinage incorporant des biocarburants) totalise aujourd'hui 180 millions d'euros par an. Avec un baril de brut à 25 dollars, elle devrait approcher le milliard d'euros en 2010 pour respecter la directive. La production (2,9 millions de tonnes) et les économies de CO2 (7 millions de tonnes) seraient alors multipliées par sept.